Les petites géométries en noir et blanc


Justine Macadoux et Coralie Maniez de la compagnie Juscomama, nous ont présenté un très joli spectacle jeune public intitulé LES PETITES GÉOMÉTRIES !


Speech : 

Face à nous, deux identités au carré se mesurent à la complexité d’un tête à tête dans un échange animé. L’image et le geste remplacent la parole, et donnent à voir dans un jeu de variations cubiques et absurdes mille facettes du dialogue et des relations humaines.

Photos signée @Shirley Dorino


« Nous portons des boîtes noires sur la tête que nous habillons de traits et d’expressions. Ce principe de jeu masqué nous offre la possibilité de nous dessiner une palette de portraits en usant de dessins à la craie, matières ajoutées, dessins aimantés, changements d’échelle, anamorphoses et autres principes d’illustration et d’illusion. Nos cameras obscura, projeteuses d’images, deviennent alors de véritables « bancstitres » du cinéma d’animation, c’est à dire l’endroit où s’anime la matière image par image.


De plus, nous sommes équipées de microphones, qui permettent de capter les bruits et les sons gutturaux que nous produisons à l’intérieur de nos boites. Ces sons sont ensuite travaillés en direct par un régisseur, pour les déformer, mettre en boucle etc. Cet univers sonore vient compléter notre kaléidoscope d’image.


De quelle manière communiquer autrement que par la parole ? Que racontent nos gestes ? Quel est le pouvoir du langage non verbal ? Que cachent les milliers d’expressions qui nous animent ? Les boîtes noires que nous portons racontent autant nos multiplicités et nos différentes facettes, que nos egos absurdes, ceux-là mêmes qui enferment et génèrent des masques sociaux. 


Dans une ère où les interfaces ont conquis notre quotidien, où le geste de faire défiler les images sur nos smartphones est devenu commun, comment ce zapping dont nous semblons avoir le contrôle influence-t-il l’idée d’une identité en morphing constant ? Interrogeons-nous sur cette mouvance des réseaux invisibles que nous développons jour après jour, ces vanités modernes que sont ces miroirs « selfie » ; sur la manière dont ces technologies impactent sur nos identités et nos relations à l’image, à soi et à l’autre. Ce spectacle ouvre plusieurs lectures, il revêt une dimension ludique et métaphysique, simple et complexe, drôle et tragique, à l’image des géométries variables de notre condition. »


Justine Macadoux et Coralie Maniez - Compagnie Juscomama